lundi 29 mai 2017

Tunisie. Opération " Mani Puliti" suite à une tentative de coup d'état



Mani pulite (en italien, « Mains propres ») désigne une série d'enquêtes judiciaires réalisées au début des années 1990 et visant des personnalités du monde politique et économique italien. Ces enquêtes mirent au jour un système de corruption et de financement illicite des partis politiques. Des ministres, des députés, des sénateurs, des entrepreneurs et même des ex-présidents du conseil furent impliqués.

Les enquêtes furent initialement confiées à un pool du parquet de Milan (composé des magistrats incorruptibles, puis élargies à tout le pays. Elles donnèrent lieu à une grande indignation de l'opinion publique et révolutionnèrent la scène politique italienne, provoquant la disparition de partis historiques comme la Démocratie chrétienne (DC), le Parti socialiste italien (PSI), le Parti socialiste démocratique italien (PSDI) ou encore le Parti libéral italien (PLI). Le bouleversement fut tel qu'on parle désormais d'un passage à une Seconde République.

En Tunisie, comme il est quasi impossible de trouver un pôle de magistrats non corrompus, car les islamistes ont complètement miné le Ministère de la « Justice » [1], le gouvernement a confié l’opération « mani puliti » aux magistrats militaires, réputés moins pollués par l’islamisme et la corruption. En effet, islamisme rime avec terrorisme, népotisme et corruption.[2]
Origines de l'opération

Les manifestations violentes qui ont embrasé le sud de la Tunisie n'étaient pas des revendications pacifiques, mais une tentative de coup d'état des milices pro-islamistes, comme nous l'avons expliqué dans TUNISTAN. Le traître Marzouki et la LPR lancent une nouvelle "révolution" de la brouette".
L'affaire s'éclaire encore un peu avec les arrestations en cours des "capi" (chefs mafieux) de la mafia pro islamiste, dont Chafiq Jarraya.
Jarraya voulait partir en Algérie un jour avant son arrestation
Après la mystérieuse arrestation de Chafiq Jarraya et de ses acolytes, la déclaration publiée par les cercles militaires a récemment commencé à donner plus de clarté, et nous savons mieux pourquoi ce grand trafiquant est poursuivi par la Justice militaire. Il est accusé d'agression contre la sécurité de extérieure de l'État, de trahison, de  participation et de mise de sa propre personne à la disposition d’une armée étrangère en temps de paix, des accusations très graves passibles de peine de mort.
Nous savons maintenant que Chafiq Jarraya avait l'intention de se rendre en Algérie un jour avant son arrestation, mais il a été arrêté par les services de la Sécurité Militaires qui suivaient discrètement ses mouvements après avoir recueilli plusieurs données très graves qui servent de preuve l’incriminant, y compris la participation à un vaste et grave réseau de corruption que  risque de perturber le système économique du pays ...
Jarraya a intensifié ses voyages au cours de la dernière période. En particulier, il s’est rendu en Suisse, où il a rencontré Abdel Hakim Belhadj, chef de la milice islamiste terroriste « fajr Libya ». Jarraya a confirmé, à maintes reprises son allégeance à cette milice terroriste, et sa profonde amitié pour le chef terroriste islamiste Belhadj. Il se confirme donc que Jarraya se soit mis au service de cette milice armée, qui est soutenue par le Qatar et la Turquie. L’objectif assigné à Jarraya est de préparer l’exfiltration des éléments de cette milice libyenne vers la Tunisie, car  l’armée de Haftar, qui est soutenue par la Communauté Internationale, est en train de battre la milice « fajr Libya ». Jarraya et ses acolytes ont commencé cette opération en déstabilisant le pays par le lancement de manifestations violentes dans les zones frontalières avec la Libye, comme dans le Gouvernorat de Tataouine. Ces manifestations ont été accompagnées d’introduction en contrebande d’armes en provenance de Libye.
Notons que Jarraya et tous les « gros poissons » qui ont été arrêtés avec lui sont détenus dans un endroit sûr, qu’ils sont en bonne santé et qu’ils ont obtenu tous les médicaments dont ils avaient besoin. Cependant, détenus dans une prison militaire de haute sécurité, il leur est interdit de rencontrer quiconque, ou d’utiliser le téléphone. On les soupçonne de détenir de dangereux secrets, qui, une fois connus, risquent de faire tomber beaucoup de têtes des scènes politiques et médiatique



Le combat contre la mafia politico-financière doit aller jusqu’au bout

Le Premier Ministre Chahed doit terminer le boulot en envoyant à la casse les arrivistes mafieux et les islamistes bigots devenus affairistes et préoccupés plus à bonifier leurs nouveaux privilèges. 

Selon le sondage de Sigma Conseil, 92% des tunisiens soutiennent les arrestations des barons de la contrebande et des hommes d’affaires corrompus. Enquête confortée par les milliers de manifestants réunis vendredi 26 mai 2017 à la Kasbah pour exprimer leur soutien au chef du gouvernement et par l’emballement solidaire des internautes tunisiens sur les réseaux sociaux.
Il faut de terminer le boulot
Tout cela montre qu’il existe, pour le peuple et la société civile, une grande attente de renouveau et de rupture avec un système politique sclérosé et corrompu. Cela montre également que les Tunisiens, déçus et désengagés depuis plus de six ans à cause des changements et les promesses non tenus, ne demandent qu’à se réveiller quand des initiatives coup de poing de moralisation de la vie publique sont initiées.
Cette mobilisation sera encore plus forte à condition de terminer le boulot notamment en envoyant à la casse, dans le parlement, les partis, les ministères, les entreprises et les organes publics, les arrivistes mafieux et les islamistes bigots devenus affairistes et préoccupés plus à bonifier leurs privilèges et passe-droit de parlementaires, de ministres, de fonctionnaires, d’entrepreneur ripoux et véreux que servir l’intérêt général.
La tâche est immense, complexe et dangereuse tant le réseau mafieux est omniprésent voire protégé dans les rouages de l’Etat. Elle n’est certainement pas sans risque. En Algérie, le président Mohamed Boudiaf a été probablement assassiné par la mafia politico-financière après avoir lancé avec stupéfaction une opération main propre dans les hauts sommets de l’Etat et de l’armée. C’est dire que la bête est prête à semer la terreur et la mort pour défendre ses privilèges et durer. Alors que faire?
Sur le plan de la forme, s’entourer au sein de son gouvernement de visages neufs, de curriculum vitae qui ne sentent pas le souffre ni l’entrisme, de nouveaux acteurs imaginatifs et de projets neufs à destination des jeunes qui suscitent l’espoir.
Un besoin de solidarité, de partage et de protection
Puis, il faut surtout répondre en toute urgence aux attentes des Tunisiens du sud les plus durement touchées par la crise économique et l’injustice sociale dont un grand nombre n’ont même pas accès à l’électricité et à l’eau potable. D’ailleurs, c’est pour cela que parmi ces Tunisiens exclus un grand nombre s’est laissé abuser et manipuler par des partis mafieux et autres lobbys complices avec des intérêts étrangers.
La puissance de frappe financière de ces acteurs mafieux et les discours populistes de partis complotistes et revanchards ont séduit tout particulièrement ces Tunisiens qui n’ont plus rien à perdre et qui cherchaient peut-être à exprimer la haine d’une société qui ne leur fait pas de place.
Ce fort besoin de solidarité, de partage et de protection devra être pris très au sérieux et intégré dans le projet politique du chef du gouvernement. Car la mafia politico-financière est un tigre en papier qui ne prospère que sur la faiblesse de l’état, la fracture sociale et les injustices multiples.
C’est bien de cela dont il s’agit plus que jamais aujourd’hui.
Par Lotfi Maherzihttp://kapitalis.com/tunisie/2017/05/28/le-combat-contre-la-mafia-politico-financiere-doit-aller-jusquau-bout/

Ce sont Marzouki et Daïmi qu’il faut poursuivre en premier pour atteinte à la sûreté de l’État

L’avocat Imed Ben Hlima a confié à TunisieNumérique son avis et ses appréhensions par rapport à la déclaration de guerre contre la corruption et la contrebande. Dans son intervention, Maitre Ben Hlima insiste pour que cette guerre s’intéresse aux politiques qui soutiennent et qui suscitent ces lobbyistes. Et il insiste pour nommer les leaders d’Al Harak : Marzouki [3] et Daïmi.
« … Il est connu qu’il ne pourrait y avoir de pouvoir politique sans un pouvoir financier, derrière. On se rappelle qu’en 2011, il y a eu comme une diabolisation générale du système financier en place, pour ses affinités avec le pouvoir à l’époque. Et pour s’octroyer un support financier, et profitant du relâchement général à l’époque, les politiciens qui sont montés sur la scène en 2011, ont cherché à se constituer une nouvelle arrière base financière. Ne pouvant s’appuyer sur le système du pouvoir financier « légal », les nouveaux maîtres du pays se sont rabattus sur un néo système fait de l’argent de la contrebande. C’est vrai que la contrebande existait du temps de Ben Ali, mais elle s’est considérablement développée après 2011, grâce à la complicité des certaines administrations telles que les douanes, mais aussi, grâce à une complaisance fautive de la part du nouveau pouvoir politique qui avait un besoin vital que ce néo système financier se développe et lui fournisse des sources de financement intarissables. Et principalement, les deux partis Ennahdha et Nidaa pour les quels, les ressources financières étaient vitales et il leur fallait composer avec ce système « hors la loi ». C’est pour ces raisons que j’ai toujours soutenu qu’il ne pourrait y avoir de vraie lutte contre le système de corruption et la contrebande, vu que ce milieu interagit dans les sphères de décision… Donc en contrepartie des financements, les lobbyistes exigeaient de la part des politiques une couverture administrative et juridique de leurs activités interdites. C’est pour ces raisons que la lutte a tardé à venir. L’administration a toujours été au courant de tous ces dossiers, mais il manquait la décision politique pour entamer cette opération de purification ».
« … Cette réaction, nous la devons non pas seulement à l’audace de Youssef Chahed. Je reste convaincu que c’est Béji Caïed Essebsi qui a pris la décision, au vu des derniers évènements, notamment la dernière séance d’audition de l’IVD, qui a constitué une déclaration de guerre ouverte de la part de Sihem Ben Sedrine à l’initiative de BCE de la réconciliation nationale, Mais aussi, les évènements de Tataouine qui, comme il a été démontré, étaient « encouragés » par certaines parties politiques, via des lobbies de la contrebande. Ces parties politiques sont représentées, essentiellement, par Al Harak Des Marzouki et Daïmi, qui voulaient profiter des revendications des citoyens et leur besoin d’un développement équitable, pour exécuter leurs propres agendas politiques commandés de l’étranger ».
« … Ce qui s’est passé à Tataouine, c’est que les soutiens financiers du gouvernement et de la présidence ont fait volte face, et se sont rangés du côté des saboteurs dans le but de faire chuter le pouvoir ».
« … Or pour pouvoir combattre la corruption il faudra s’attaquer à la période de la Troïka, car il y a eu de très graves malversations, avec, à la clef, des tentatives d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Et ces dossiers d’atteinte à la sûreté de l’Etat sont connus par les gens au pouvoir, et par l’administration, notamment les services sécuritaires ».
« … Et maintenant que la décision de la déclaration de guerre à la corruption a été prise par BCE et Youssef Chahed, il n’y a plus aucune autre alternative que de la mener jusqu’au bout. Et comme il va falloir aller jusqu’au bout, on commence à voir certaines parties qui commencent à condamner les mesures prises par l’Etat dans cette guerre. Il est, entre autres, attendu que cette guerre touche de plein fouet la coalition au pouvoir. Mais comme l’a si bien dit Chahed, c’est « ou la Tunisie, ou la corruption ». Et la corruption et la contrebande qui cherchent à détruire l’Etat, sont des choses inconcevables. Et c’est ce qui est en train de se passer, avec des agendas étrangers qui sont mis en œuvre par des partis tunisiens, et je persiste à citer Marzouki et Daïmi, qui devraient impérativement être assignés, aux aussi, à résidence surveillée ».
« … Il ne faudrait, donc, pas que Chahed ait des scrupules quant à une probable implosion de la coalition au pouvoir, car il a gagné quelque chose de beaucoup plus important que çà, et qui est le soutien populaire ». (Source)

Les sommes confisquées chez les personnes arrêtées combleraient 60% de la dette extérieure du pays

Selon des sources bien informées, les sommes d’argent confisquées chez les personnes arrêtées dans le cadre de la dernière opération de lutte contre la corruption, ont atteint des sommes astronomiques atteignant les 2000 millions de dinars, sachant que cette somme est susceptible d’être doublée suite au reste des investigations.
Cette somme serait capable, selon les experts de combler près de 60% de la dette extérieure de la Tunisie. Comme elle pourrait réduire d’un tiers le déficit du budget de l’Etat  pour 2017, ou de moitié les demandes de financements auprès de la banque mondiale.

Le Tunistan islamiste wahhabite est toujours en activité

Bizerte : Arrestation de quatre jeunes pour n’avoir pas fait Ramadan


Le parquet de la Justice scélérate a ordonné l’arrestation de quatre jeunes à Bizerte, pour avoir fumé et bu en plein jour dans un jardin public dans la ville.
Ces jeunes avaient été appréhendés pour ces faits par les agents du poste de police de Bizerte ville.
Il s’agit, très probablement, d’une première en Tunisie, où il n’y aurait pas de texte de loi incriminant le fait de ne pas observer le jeune durant les journées de Ramadan.

 
Comme quoi, l'opération mani pulite ne signifie pas que la Tunisie soit sortie des griffes intégristes.

[1] Tunisie. Jusqu'à quand, cette "Justice" de brigands ?

[2] Témoignage. Les terroristes islamistes sont les dignes héritiers des bédouins arabes du 7ème siècle

[3]  TUNISTAN. Le traître Marzouki et la LPR lancent une nouvelle "révolution" de la brouette"
Hannibal GENSERIC